Téléphoner en conduisant son tracteur, c’est permis. Grâce à son système de géopositionnement par satellite (GPS), Nicolas Dusannier n’a plus à se soucier de la route qu’il trace dans ses champs. Un écran tactile semblable à celui des voitures lui indique à tout moment sa position, l’état d’avancement de ses travaux et prend même les commandes.
« C’est un vrai pilotage automatique », explique ce jeune agriculteur, à la tête d’une exploitation d’une centaine d’hectares à Montreuil-sur-Mer dans le Pas-de-Calais. « Le volant, relié au GPS, obéit aux ordres du boitier qui calcule en permanence la surface à traiter ». Moisson, semis ou épandage : toutes les opérations importantes sont ainsi réglées au cordeau.
« Grâce au boîtier GPS, on optimise chaque passage. Non seulement on ne recoupe pas le tracé mais surtout on utilise la juste quantité d’engrais. Selon les parcelles et les cultures, on économise entre 2 et 5% de produits phytosanitaires, voire plus », souligne Nicolas Dusannier.
L’équipement a été financé à 50% par le ministère de l’Agriculture dans le cadre du Plan végétal pour l’environnement (PVE). Ce programme, réservé aux productions végétales, vise à réduire l’utilisation des produits phytosanitaires en finançant notamment les matériels de précision, les panneaux récupérateurs de bouillie, les écrans thermiques dans les serres, l’implantation de haies, ou encore les équipements environnementaux des pulvérisateurs.
– Moins de temps passé aux champs –
Selon Patrice Denis, conseiller auprès de l’Association de développement agricole et rural, les nouvelles technologies ont très bien pénétré le monde agricole. « Les gens s’y mettent, quel que soit leur âge. Ils le font par goût mais aussi par intérêt économique. L’engrais étant cher, on amortit assez vite ce genre de systèmes », observe-t-il.
D’autant que les prix ont considérablement baissé ces dernières années. Pour un outil simple de guidage par satellite – boîtier GPS, barre de guidage -, il faut compter environ 1 000 euros aujourd’hui, contre le double il y a trois ans. La technologie, elle, se perfectionne. Très bientôt, un système d’irrigation par GPS devrait être commercialisé en France.
« Les paysans veulent du temps libre, être des citoyens comme les autres », commente Eric Martin, directeur général de l’Institut de l’agriculture durable. « Les techniques comme le GPS ou les robots de nettoyage d’étables leur permettent cela ». Si elles ne sont pas une panacée face aux excès de l’agriculture intensive, ces technologies ouvrent de nouvelles perspectives aux agriculteurs. En plus de son activité de cultivateur, Nicolas Dusannier peut ainsi mener une entreprise de compostage de déchets verts. « Je possède neuf dalles de compostage. Cette activité me prend beaucoup de temps, heureusement j’en passe moins aux champs », explique-t-il.
Au final, la géolocalisation s’avère être un atout à la fois pour l’agriculteur et pour l’environnement, une convergence d’intérêt qui ne peut que contribuer à son succès. Le coût étant abordable (vous pouvez obtenir des devis de système de géolocalisation ici : https://suivi-de-flotte.fr/devis ), nul doute qu’il deviendra la norme pour les cultivateurs.