Spéciale Agriculture – Les fruits et légumes biologiques sont devenus en quelques années, les chouchous du marché. En 2007, ils ont séduit 78% des consommateurs français.
Premiers produits bios consommés en France, les fruits et légumes sont de plus en plus plébiscités. Choisis majoritairement pour leurs qualités gustatives et nutritionnelles, ils gardent la pêche face à la crise. Tandis que sur le marché conventionnel, le prix du concombre a augmenté de 36% ces six dernières années, celui des artichauts et des asperges est en hausse de 21%. De là à pousser les produits bios sur le devant de la scène, ce n’est pas si simple. « Les consommateurs sont dans une logique particulière », analyse Yvan Gautronneau, ingénieur agronome à l’Isara-Lyon, école d’ingénieurs dans les domaines de l’agriculture, le développement rural et l’environnement. « Ils ont fait un choix réfléchi et adoptent, un comportement alimentaire spécifique ». Selon le Baromètre 2008 de l’agence bio – organisme créé par le gouvernement pour promouvoir le bio -, l’absence de traitement et les bénéfices pour la santé motiveraient massivement l’achat de bio.
Commercialisés entre 20 et 60% plus chers que les aliments conventionnels, les végétaux biologiques ont su trouver leur public et sont les stars des stands, du Salon International de l’Agriculture (voir le site du Salon). « Pour l’instant, les clients acceptent de payer plus cher ces produits bios », constate Yvan Gautronneau. « Pour ouvrir le marché, il faudra améliorer la productivité de la filière. Sans quoi la bio ne se généralisera pas ». En 2007, les ménages français avaient acheté 30% de produits bios en plus, par rapport à l’année précédente. Star du panier, la pomme remporte 65% de la part de marché fruits, tandis que la tomate et la carotte se partagent les lauriers du côté des légumes. De la livraison à domicile au point relais, un panier de 4 à 5 kg de fruits et légumes bios de saison coûte actuellement 19 euros, contre 10 à 15 euros pour le non bio.
– L’agence bio soutient 13 programmes d’actions –
« 80% de nos clients sont parents et leur motivation est clairement d’offrir des aliments sains à leurs enfants », constate Adrien Gazeau, fondateur de Bio Culture (voir leur site). 78% des parents n’ayant jamais eu de repas à base d’aliments biologiques souhaitent que leurs enfants en aient. « Fruits et légumes sont une bonne porte d’entrée vers les autres produits bios », selon Adrien Gazeau. En 2008, 44% d’entre eux ont été achetés sur les marchés et la majorité des consommateurs-acheteurs se concentrent dans la région parisienne. Selon l’agence bio, les points de vente se développent dans le pays. « Notre activité a explosé l’an dernier, au point de se concentrer sur la seule gamme des végétaux », explique Adrien Gazeau.
Pour soutenir les filières biologiques, le gouvernement a mis en place, en 2008, un fonds de structuration, dans le cadre du plan agriculture biologique à l’horizon 2012. Dotée de 3 millions d’euros par an pendant 5 ans, l’agence bio est en charge de la structuration et du soutien des initiatives les plus prometteuses. Les deux premiers appels à projets ont permis de retenir 13 programmes d’actions, portés par des entreprises et des associations de producteurs.
Tandis que 76% des Français pensent que l’agriculture bio est une solution d’avenir, la bio ne représente qu’à peine 2% du marché alimentaire total de l’Hexagone. Pour ceux qui hésitent, respecter les saisons et privilégier les fraises conventionnelles du jardin du voisin plutôt que l’ananas bio du bout du monde, restent de bons reflexes, naturels.
Par Marie Varasson