L’hôtel écologique indien The Dune, situé à 10 km de Pondichéry, place le respect de l’environnement au centre de son fonctionnement et convertit sa clientèle au bon sens.
Ouvert en 2006, The Dune Eco Beach offre à ses hôtes un environnement préservé et respecté, au sud de l’Inde dans la région du Tamil Nadu. Etendu sur 15 hectares de bord de mer, l’hôtel aux allures luxueuses accueille 70% de touristes indiens et de nombreux touristes étrangers. Pourtant, le respect de l’environnement ancré dans les mentalités locales n’est pas couramment pratiqué dans le pays. De gros problèmes de gestion des déchets et de pollution dégradent la nature luxuriante et envahissent les villes. Persuadé que le changement n’est qu’une question de volonté, Dimitri Klein, fondateur français et propriétaire de The Dune a conçu cet Eco Beach Hôtel dans le souhait de « responsabiliser chacun vis-à-vis de l’environnement ». Un pari audacieux, récompensé par un bénéfice net dès la deuxième année et un chiffre d’affaires moyen de 1,5 million d’euros. « Fonctionner en accord avec la nature est normal, le contraire ne doit plus être loi. Nous n’avons pas à subir la bêtise des autres dans nos modes de vie ».
Pour mettre en oeuvre les préceptes de respect de l’environnement, d’économie d’énergie et de recyclage qui lui sont chers, le fondateur de The Dune consulte régulièrement des experts de chacun des secteurs concernés. Pour chauffer l’eau, des panneaux solaires pourvoient à la totalité des besoins. Dans chacune des 26 villas et 15 chambres de l’hôtel, un fascicule appelle à l’économie d’énergie, par des gestes simples, comme éteindre les lumières et les climatiseurs. L’eau est totalement recyclée et réutilisée, de l’arrosage des plantes aux toilettes. « Quand j’ai commencé le site était vide, inexistant, il a fallu tout penser et concevoir. Grâce à cela, nous avons pu construire un écosystème et un nouveau modèle de fonctionnement », raconte Dimitri Klein. Bilan : l’empreinte carbone des chambres a été réduite de 70%, tout comme la consommation d’énergie.
– The Dune promet de faire des petits –
« Les infrastructures que nous avons mis en place coûtent plus cher que des infrastructures classiques, mais nous avons privilégié la cohérence à la dépense à court terme », explique Dimitri Klein. Pour atteindre l’autonomie énergétique, il espère que les recherches technologiques dans le solaire apporteront des solutions optimales. « Ma priorité numéro un est de ne pas contaminer les eaux et de limiter les déchets et le gaspillage au maximum ». Chaque année, l’hôtel génère 50 tonnes de compost, 30 millions de vers de terre y sont locataires. La décoration des chambres privilégie l’artisanat local, « une cohérence à la fois éthique et logique ». Les pourboires des employés sont partagés entre tous.
En Inde, The Dune est devenu un modèle. Ses prix sont compétitifs, soit 86 à 300 euros la nuit selon les chambres, un tarif semblable à celui des hôtels non écolos de même standing, dans la région. « Je suis un partisan du free copy. Tout ceux qui veulent s’inspirer de nous et comprendre comment nous avons fait sont les bienvenus », souligne Dimitri Klein. Il y a plusieurs décennies, une forêt luxuriante couvrait les côtes du Tamil Nadu. Pour reboiser la zone aux allures de plus en plus désertiques, le fondateur de The Dune a replanté des arbres sur plusieurs hectares. Plus de 50 espèces animales, oiseaux, rongeurs et autres, sont revenues.
Modèle du genre, The Dune promet de faire des petits dans le reste de l’Inde. De quoi tirer vers le haut, le secteur encore frileux de l’hôtellerie indienne.
Par Marie Varasson